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Un meilleur accès aux soins de santé mentale pour les jeunes au Canada

Un nouveau programme améliore l’accès et réduit les délais, notamment pour les jeunes autochtones et les jeunes de collectivités mal desservies
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 14 May 2025

Les rĂ©sultats d’un projet national dirigĂ© par une Ă©quipe de recherche de l’UniversitĂ© 91şÚÁĎÍř montrent qu’un remaniement des services de santĂ© mentale pour les jeunes peut rĂ©duire considĂ©rablement les temps d’attente et permettre Ă  un plus grand nombre de jeunes d’accĂ©der aux soins.

Lancé en 2014, le projet vise à combler des lacunes dans l’accès à des soins de santé mentale de qualité, en particulier pour les communautés autochtones et les collectivités éloignées et mal desservies. publiées dans Jama Psychiatry constituent une première évaluation des retombées du programme au Canada.

« Nous nous sommes concentrĂ©s sur la transformation de programmes existants dans des cliniques, des Ă©coles et des centres jeunesse afin de les rendre plus accessibles, plus conviviaux pour les jeunes et mieux adaptĂ©s Ă  la culture », explique l’auteure principale Srividya Iyer, professeure au DĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ© 91şÚÁĎÍř et chercheuse au Centre de recherche de l’HĂ´pital Douglas.

Le programme a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©, mis en Ĺ“uvre et Ă©valuĂ© par des chercheuses et chercheurs de l’UniversitĂ© 91şÚÁĎÍř, en collaboration avec des collègues d’universitĂ©s de partout au Canada, ainsi qu’avec des jeunes, des familles, des organisations communautaires et des dĂ©cideurs.

Des retombées mesurables

L’accès aux soins de santé mentale nécessite généralement l’intervention d’un professionnel, une étape qui, selon les auteurs, peut être longue et décourageante pour les jeunes. Le programme ACCESS Esprits ouverts a éliminé cet obstacle en permettant aux jeunes de demander de l’aide directement. Il prévoit également des objectifs de service clairs : une évaluation dans les trois jours et un traitement dans les 30 jours, des cibles que peu de services publics sont en mesure d’atteindre.

Sur une période de quatre ans, près de 8 000 jeunes âgés de 11 à 25 ans ont été orientés vers des services de santé dans 11 endroits visés par l’étude. La plupart d’entre eux ont été évalués dans les trois jours, ce qui est beaucoup plus rapide que la durée d’attente habituelle, qui est de 45 jours à plus d’un an, affirment les auteurs de l’étude. Le nombre de personnes orientées vers des soins a augmenté de 10 % tous les six mois.

« À notre point de service pour les jeunes sans-abri au centre-ville de Montréal, nous avons constaté une augmentation spectaculaire du nombre de demandes. Malgré cette demande accrue, et seulement deux employés supplémentaires, nous avons pu voir la majorité des jeunes dans les 72 heures », se réjouit la professeure Iyer, qui est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les jeunes, la santé mentale et les systèmes de santé apprenants.

Le projet a également porté sur la modification de flux de travail, la formation du personnel et l’amélioration de la coordination entre les prestataires de services, réalisées en grande partie à l’aide de ressources existantes.

Coup de pouce au réseau québécois Aire ouverte

Sur les 16 communautés desservies au Canada, cinq se trouvaient au Québec. Dans la région nordique du Nunavik, l’équipe a travaillé avec des jeunes et des aînés autochtones pour transformer un garage en un lieu chaleureux et accueillant où les adolescents peuvent se rencontrer et réparer leur équipement de chasse.

Au centre-ville de Montréal, de jeunes en situation d’itinérance ont reçu des soins holistiques grâce à des partenariats avec des refuges, des soupes populaires, des cliniques et même un cirque.

« Nous avons travaillé avec à la mise sur pied de programmes artistiques. Nous voulions créer un lieu d’expression pour les jeunes et montrer que nous nous occupons de la personne dans son entièreté, pas seulement de ses symptômes", précise la professeure Iyer.

Les auteurs affirment que leur modèle a contribué à façonner le réseau québécois et d’autres initiatives similaires partout au Canada.

L’équipe étudie à présent les moyens de s’attaquer aux facteurs plus généraux qui affectent la santé mentale.

« Il faut s’attaquer aux causes profondes dans nos systèmes, qu’il s’agisse de l’écoanxiété, du logement inabordable ou encore des emplois précaires et des répercussions de l’IA », a déclaré la professeure Iyer.

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L’article « », de Srividya Iyer et Ashok Malla et coll., a été publié dans JAMA Psychiatry.

L’initiative ACCESS Esprit ouvert a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada et la Fondation Graham-Boeckh dans le cadre de la Stratégie de recherche axée sur le patient du Canada.

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