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Un nouvel outil d’IA détecte les signes précurseurs invisibles de maladies

Selon les scientifiques, un examen plus approfondi des cellules pourrait permettre de détecter plus tôt les maladies et de mieux adapter les traitements
ʳܲé: 1 October 2025

Une équipe de recherche de l’Université 91 a mis au point un outil d’intelligence artificielle capable de détecter des marqueurs de maladies jusqu’alors invisibles à l’intérieur des cellules individuelles.

Dans une étude publiée dans la revue , les scientifiques expliquent comment l’outil, appelé DOLPHIN, pourrait un jour être utilisé pour détecter plus tôt les maladies et orienter les options de traitement.

« Cet outil peut aider les médecins à adapter les traitements aux patients et à limiter ainsi le recours à la méthode “essai-erreur” », explique Jun Ding, auteur en chef de l’étude, professeur adjoint au Département de médecine de l’Université 91 et chercheur junior à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé 91.

Gros plan sur les éléments constitutifs de l’ADN

Souvent, les marqueurs de maladie sont des changements subtils de l’expression de l’ARN qui peuvent nous renseigner sur la présence, la gravité potentielle ou la réponse au traitement d’une maladie.

Les méthodes d’analyse conventionnelles effectuent un seul comptage par gène qui « écrase » les marqueurs importants et ne permettent donc pas de relever ces variations déterminantes : elles ne perçoivent que la pointe de l’iceberg, expliquent les scientifiques.

Les avancées en intelligence artificielle permettent désormais de saisir la complexité fine des données unicellulaires. À partir de petits segments appelés exons, DOLPHIN peut voir au-delà du niveau génétique comment les gènes sont assemblés et fournir une vision plus claire de l’état des cellules.

« Les gènes ne sont pas formés d’un seul bloc; ils sont formés de plusieurs petits éléments, un peu comme les Lego », illustre Kailu Song, principale autrice de l’étude et doctorante au programme Sciences quantitatives du vivant de l’Université 91. « En examinant leur agencement, notre outil révèle d’importants marqueurs de maladies qui ont longtemps été invisibles. »

Dans un test, on a analysé les données unicellulaires de patients atteints d’un cancer du pancréas, et DOLPHIN a trouvé plus de 800 marqueurs de la maladie qui avaient échappé aux outils conventionnels. L’outil a également été capable de distinguer les patients atteints de cancers agressifs à haut risque de ceux dont le cas était moins grave, une information qui aiderait les médecins à sélectionner le traitement approprié.

Un pas vers les « cellules virtuelles »

À plus long terme, cette avancée marque une étape clé vers la création de modèles virtuels de cellules humaines. En effet, l’outil DOLPHIN génère des modèles unicellulaires plus complexes qui permettraient de simuler le comportement des cellules et leur réponse aux médicaments avant de passer aux essais en laboratoire ou aux essais cliniques – et d’économiser ainsi temps et argent.

La prochaine étape consistera à étendre la portée de l’outil de quelques ensembles de données à des millions de cellules, et ouvrir ainsi la voie à des modèles virtuels plus précis.

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L’article « », par Kailu Song et Jun Ding et coll. a été publié dans la revue Nature Communications.

La recherche commentée ici bénéficie du soutien de la Chaire Meakins-Christie en recherche respiratoire, des Instituts de recherche en santé du Canada, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et du Fonds de recherche du Québec.

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