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Les étudiants dont les parents sont surprotecteurs seraient plus vulnérables à l’anxiété lors du passage à l’université

Une équipe de recherche a étudié les liens entre diverses approches parentales et la gestion du stress chez les étudiants de première année
une jeune femme ayant l'air anxieuse se tient au milieu d'un couloir bondé
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 4 September 2025

Les étudiants et étudiantes de première année qui ont grandi avec des parents trop prudents ou surprotecteurs ont tendance à ressentir une anxiété accrue lorsqu’ils sont confrontés au stress lié au passage à l’université. C’est ce qu’ont constaté des chercheurs et chercheuses de l’Université 91ºÚÁÏÍø et de l’Université de Californie à Los Angeles.

Les chercheurs ont demandé à 240 étudiants et étudiantes de première année de l’Université 91ºÚÁÏÍø de remplir une série de questionnaires lors des six premières semaines de la session d’automne. Fondés sur des échelles bien établies, les questionnaires permettaient de déterminer l’approche parentale avec laquelle ils avaient été éduqués, d’évaluer leurs symptômes d’anxiété du moment et de recenser les différents facteurs de stress avec lesquels ils composaient pendant leur passage à l’université, tels que des difficultés à se loger, un deuil ou encore des situations ayant mis leur vie en danger.

L’équipe a ensuite examiné les liens entre ces variables pour comprendre comment la relation entre l’exposition aux facteurs de stress et le niveau d’anxiété ressenti variait en fonction de différents comportements parentaux.

« Nous avons constaté que, chez les étudiants ayant des parents très protecteurs, le lien entre l’exposition à des événements stressants et les sentiments d’anxiété était plus fort », explique Lidia Panier, doctorante au Département de psychologie et autrice principale de l’étude. Lidia Panier est également membre du Translational Research In Affect and Cognition (TRAC) Lab, dirigé par la professeure Anna Weinberg, autrice en chef et chercheuse principale de l’étude.

Tout en précisant que leur modèle d’étude ne leur permet pas de conclure que la surprotection parentale provoque de l’anxiété chez les enfants, les scientifiques précisent qu’une telle conclusion serait cohérente avec l’ensemble des études sur le sujet.

« Des résultats d’études antérieures montrent qu’une éducation parentale surprotectrice conduit à une insécurité en matière d’attachement et à une moins bonne régulation des émotions, deux facteurs liés à une plus grande vulnérabilité à l’anxiété », affirme Lidia Panier.

Elle estime que les enfants et les adolescents ayant reçu une éducation surprotectrice pourraient avoir du mal, à long terme, à s’adapter à des situations stressantes. Toutefois, précise-t-elle, la surprotection parentale pourrait, dans certains cas, constituer une réaction aux comportements anxieux d’un enfant, ces derniers amenant les parents à adopter des attitudes vigilantes ou à se montrer contrôlants pour protéger un enfant craintif.

« Ces interprétations ne sont pas mutuellement exclusives », précise la chercheuse. « La littérature scientifique fait d’ailleurs état de l’existence d’une dynamique bidirectionnelle dans laquelle les comportements de l’enfant influent sur le style parental qui, à son tour, façonne le développement de l’enfant. »

La chercheuse souhaite que l’on se penche davantage, dans de futures études, sur ces liens et sur les stratégies permettant de mieux accompagner les jeunes adultes souffrant d’anxiété, notamment lors des périodes de changement.

« Il serait intéressant de voir si les choses peuvent évoluer; par exemple, si le soutien entre pairs à l’université peut renforcer la résilience des jeunes adultes ayant grandi dans un environnement familial surprotecteur », conclut-elle.

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L’article « », par Lidia Panier et coll., a été publié dans Development and Psychopathology.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a été financée par la Chaire de recherche du Canada en neurosciences cliniques, les Instituts de recherche en santé du Canada, le Governor’s Office of Planning and Research de la Californie et la California Initiative to Advance Precision Medicine, ainsi que le Department of Health Care Services de la Californie.

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